Zoom sur l’évaluation de l’accompagnement social de la caf du Val-de-Marne

Cette étude de la cellule technique de réflexion et d'aide à la décision (ctrad) souligne le renforcement de l'autonomie et des capacités à agir de 4 000 familles val-de-marnaises accompagnées en 2022.
Date : 4 janvier 2025
Auteur : Communication caf94
Regards
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En 2019, une doctrine nationale a redéfini les contours d’intervention du travail social pour l’ensemble des caisses d’allocations familiales, en engageant davantage l’allocataire dans la démarche.

L’action des travailleurs sociaux est ainsi amenée à évoluer vers une démarche plus préventive, au cours de laquelle l’accompagnement social n’intervient pas seulement sur un problème, mais tend à anticiper d’éventuelles difficultés, en rendant à l’allocataire toute son autonomie et sa capacité à surmonter seul de nouveaux évènements susceptibles de fragiliser son foyer.

Au regard de cette nouvelle forme d’intervention, la direction de l’action sociale a souhaité mener une évaluation des effets du travail social réalisé auprès de 4 000 familles val-de-marnaises, conseillées ou accompagnées en 2022 par un des 37 travailleurs sociaux de la caf du Val-de-Marne.

Afin de répondre efficacement à la demande, l’étude réalisée par la ctrad s’articule autour de trois volets méthodologiques :

  • l’analyse des données du système d’information des caf,
  • une enquête par questionnaire
  • et des entretiens individuels.

Le premier volet dresse les caractéristiques socio-économiques des familles allocataires bénéficiaires d’un travail social. Il souligne l’importance des femmes élevant seules des enfants et se trouvant en situation de précarité économique parmi ces bénéficiaires. Enrichie des données issues de Gesica, cette première partie de l’étude met également en avant les objectifs à atteindre pour les travailleurs sociaux.

Le deuxième volet s’appuie sur un questionnaire, diffusé entre avril et septembre 2023, auprès d’un échantillon représentatif des allocataires bénéficiaires d’une intervention sociale en 2022. Ce questionnaire reprend les principales thématiques identifiées dans la doctrine, à savoir le bien-être, la confiance en soi, la capacité à réaliser un projet et la capacité à effectuer des démarches. Par ailleurs, des questions relatives à la relation établie avec le travailleur social permettent d’estimer le rôle joué par la posture de ce dernier dans la démarche de conseil ou d’accompagnement.

Mêlant ainsi des indicateurs relatifs aux expériences individuelles — en termes de pratique d’activités, de situations professionnelles, de connaissances de ses droits, etc. — et des indicateurs relatifs au ressenti des allocataires — en termes de bien-être, de confiance ou encore de soulagement —, les données du questionnaire ont ainsi permis d’identifier et de quantifier certains effets du travail social.

Si certains indicateurs relatifs aux situations professionnelles, à l’organisation personnelle et familiale, ou encore aux pratiques socio-culturelles des allocataires accompagnés apparaissent avoir peu évolué, les indicateurs subjectifs relatifs au bien-être, à la confiance en soi ou à la satisfaction globale ont quant à eux évolué positivement à l’issue de l’intervention sociale. Ainsi, près de 9 allocataires sur 10 ont déclaré avoir ressenti un réel soulagement lors du premier contact par le travailleur social.

L’étude fait également ressortir une certaine prise d’autonomie des familles accompagnées, puisqu’au terme de l’intervention sociale les allocataires apparaissent dépendre moins de leur entourage et davantage d’eux-mêmes dans leur façon d’appréhender les difficultés auxquelles ils sont susceptibles d’être confrontés. Dans l’ensemble, la posture du travailleur social joue un rôle déterminant. La disponibilité, l’empathie, les conseils ou l’appui aux démarches sont des facteurs majeurs des effets positifs identifiés.

Par la suite, la rencontre avec des allocataires accompagnés est apparue nécessaire pour approfondir les résultats du questionnaire. Ainsi, deux vagues d’entretiens, en juin et en décembre 2023, ont permis de recueillir le témoignage 23 allocataires. À partir de l’analyse de ces entretiens, quatre profils d’allocataires ont pu être dégagés, au regard de leur perception et leur vécu du travail social. Ces profils sont décrits dans la dernière partie de l’étude.

Les deux premiers profils sont caractérisés par une stabilité ou une amélioration de la situation des familles accompagnées à la suite à l’intervention sociale. Dans les deux cas, l’allocataire se sent le plus souvent acteur face aux difficultés rencontrées. Le premier profil met en évidence les effets positifs de l’intervention sociale, qui a donné aux personnes accompagnées l’impression d’avancer, de pouvoir débloquer leur situation. Le second profil rassemble quant à lui des allocataires qui se sentaient déjà plus autonomes dans leurs démarches. À l’inverse, les deux derniers profils regroupent des allocataires qui n’ont pas ou peu perçu les effets de l’intervention sociale. Pour l’un de ces profils, cela s’explique par la complexité des situations rencontrées et pour l’autre profil par la non-identification de la démarche d’accompagnement social.

Dans l’ensemble, l’identification de quatre profils d’allocataires apporte un éclairage sur les effets concrets du travail social et la façon dont ils sont perçus par les allocataires accompagnés. Elle offre la possibilité à la caf du Val-de-Marne d’ajuster la posture inhérente à l’accompagnement, en plaçant l’allocataire au cœur des actions engagées, afin de permettre une meilleure compréhension de l’intervention sociale.

Pour télécharger l’étude et découvrir les autres publications de la ctrad, rendez-vous sur le site ctrad-caf-idf.fr.

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