Dans le cadre de la mise en place d’un partenariat actif sur la prévention des violences faites aux femmes, madame Véronique Dubayle, directrice départementale du centre d’information sur les droits des femmes et des familles du Val-de-Marne (cidff94), nous présente la coopération étroite que vont mener cette association et la caf du Val-de-Marne.
Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?
Je suis directrice du cidff 94 depuis 22 ans. J’ai auparavant été assistante sociale puis j’ai complété ma formation par des études en sociologie, pendant lesquelles j’ai beaucoup travaillé avec le monde associatif, en particulier en réseau, lors du développement de la maladie du sida.
Pourquoi vous êtes-vous orientée vers l’égalité hommes-femmes ?
J’ai été impressionnée par le nombre de cas ou l’égalité n’était pas une évidence. Dans la législation, un effort a été fait au cours des dernières décennies, mais dans l’application du droit il est acquis que les femmes n’ont pas les mêmes chances que les hommes, soit par méconnaissance, soit par auto-dévalorisation, soit parce que la société est encore construite dans un contexte d’inégalité des genres. Je souhaite que les capacités des femmes soient complètement reconnues et, malheureusement, il y a encore beaucoup à travailler pour arriver à cette reconnaissance. Ainsi, au vu des valeurs défendues par le réseau des cidff, j’ai souhaité m’engager et je suis devenue directrice du centre val-de-marnais.
Qu’est-ce que le centre d’information sur les droits des femmes et des familles du Val-de-Marne ? Quels sont ses objectifs ?
Le cidff94 est une association créée en 1975 et qui a pour but d’orienter et d’accompagner le public, en priorité les femmes, mais aussi les hommes si nécessaire, dans les domaines de l’accès au droit et de l’aide aux victimes. Il est spécialisé dans l’accompagnement des femmes victimes de toutes formes de violences sexistes et sexuelles, notamment, les violences conjugales.
L’intervention du cidff vise, en premier lieu, à conforter la personne dans sa parole, la reconnaître en tant que personne et victime, puis à lui permettre de sortir de son isolement, et réaffirmer que les violences ne sont pas une fatalité.
Et quelles sont, plus précisément, ses missions principales ?
Elles sont multiples et couvrent un large champ, qu’il s’agisse d’accès au droit ou d’aide aux victimes. Il s’agit déjà d’informer sur la procédure civile ou pénale et d’accompagner sur un plan juridique, avant, pendant et après cette procédure.
Le cidff propose également un accompagnement gratuit psychologique ou social, lors de permanences sur notre antenne de Saint-Maur-des-Fossés. Il propose aussi une primo information, un suivi et une orientation vers une de nos permanences territorialisées (40 sur 25 communes), sur les différents partenaires de l’aide aux victimes, de l’aide aux femmes victimes de violence et de l’action et de l’aide sociales (assistantes sociales, professionnels de la santé, partenaires associatifs, institutionnels, etc).
C’est ainsi qu’au regard de l’attention qui nous a été portée, depuis quelques années, par la direction de la caf du Val-de-Marne, nous avons décidé de mener un partenariat actif avec elle.
Comment ce partenariat se concrétise-t-il ?
Par deux axes essentiels. Le premier est la mise en place de permanences gratuites et confidentielles, assurées par professionnels spécialisés du cidff94, au sein même de la caisse d’allocations familiales du Val-de-Marne.
Elles débutent le mercredi 23 septembre 2020 et se tiennent au siège de la caf du Val-de-Marne à Créteil, au 2 voie Félix Eboué. Elles ont lieu sur rendez-vous tous les mercredis de 9h00 à 12h30 et de 13h30 à 16h30. La prise de rendez-vous s’effectue de deux manières : soit sur le caf.fr, soit par téléphone en composant le 0 810 25 94 10.
La mise en place de ces permanences constitue le premier axe de ce partenariat entre le cidff94 et la caf 94, quel est le second ?
C’est ce que j’appelle « le signal ». Au-delà de la sensibilisation des professionnels de la caf, proches des allocataires, soit physiquement, soit via l’étude et le traitement des dossiers, l’accent sera mis tout particulièrement sur le lien sur les situations de violences déclarées à la caf. Nous nous inscrivons ainsi dans une démarche proactive afin que le cidff effectue une évaluation et un suivi des situations.
La caf est un partenaire qui nous apporte une écoute sincère et avec lequel nous entretenons de très bonnes relations. La direction ainsi que le personnel sont sensibles à nos missions et nos problématiques, notamment depuis que la direction mise en place il y a environ 5 ans accorde une place plus importante à l’action sociale. Celle-ci est essentielle dans la période difficile que nous traversons. Je tiens à les en remercier tout particulièrement.