Les 12 territoires (T) de la Métropole du Grand Paris (MGP), dont 3 sont situés sur le Val-de-Marne (T10, T11 et T12), sont dotés d’une part de fiscalité pendant 5 ans. Cet échelon de mise en œuvre et de gestion des politiques publiques, crée ainsi un système d’intercommunalité à deux niveaux. Aussi, l’étude[1] des bénéficiaires des aides au logement sur ces territoires apporte un éclairage sur la politique de l’habitat, l’une des cinq compétences attribuées à cet échelon territorial.
Destinées aux personnes disposant de revenus modestes, les aides au logement ont pour objectif de réduire la part du budget des familles dédié à ce poste de dépenses. A ce titre, trois prestations sont gérées par les caisses d’allocations familiales : l’aide personnalisée au logement (Apl), l’allocation logement à caractère familial (Alf) et l’allocation logement à caractère social (Als).
En décembre 2017, un habitant sur cinq de la MGP (soit plus de 1,4 million de personnes) vit dans un logement couvert par une aide au logement. Cependant, ce taux n’est pas homogène sur l’ensemble du territoire. Cette variation s’explique principalement par les différences de niveau de vie entre les territoires, par exemple, les territoires situés en Seine-Saint-Denis ont une part élevée de la population couverte par une aide au logement.
Par ailleurs, le nombre de bénéficiaires d’une aide au logement a crû de façon constante depuis 2005 ; l’évolution la plus sensible se situe sur le T12, au sud-est du Val-de-Marne, où le nombre d’allocataires a augmenté de 28 %. Les deux autres territoires du Val-de-Marne ont également subi une augmentation du nombre de bénéficiaire soit +13 % pour le T11 et seulement +3 % pour le T10. L’aide personnalisée au logement est le principal type d’aide versée aux allocataires de ces 3 territoires, notamment le T11 avec la part la plus élevée (63,2 %).
Concernant le profil des bénéficiaires des aides au logement au niveau de la MGP, la part la plus importante concerne les personnes isolées (54 %), suivie par les couples avec enfant(s) (21 %), les familles monoparentales (18 %) et enfin les couples sans enfant (7 %). Il convient de noter que cette répartition est différente au niveau des 3 territoires du Val-de-Marne. En effet, la part des familles monoparentales est plus représentative, notamment sur le T11 (25 %).
L’aide mensuelle moyenne sur ces territoires est de 328 euros pour l’Alf, 217 euros pour l’Als et 265 euros pour l’Apl. Ces moyennes sont quasiment identiques sur les 3 territoires du Val-de-Marne.
Sachant que les aides au logement visent à réduire le poids financier représenté par le poste « logement » sur le budget des familles, l’indicateur du taux d’effort permet d’évaluer la charge relative au logement ; ce taux est considéré comme soutenable s’il s’avère inférieur à 30 % des revenus du foyer. Cette étude apporte donc un éclairage sur ce point. En effet, sans les aides au logement, le taux d’effort des familles serait d’environ 33 % sur la MGP, alors que le soutien apporté par les aides au logement permet d’abaisser ce taux à 19 %. Les aides au logement jouent donc leur rôle de protection des familles les plus vulnérables de ces territoires.
En complément de ce dossier d’étude, le recueil de données allocataires relatif à la pauvreté et à la précarité en Métropole du Grand Paris apporte des données statistiques plus fines sur la population allocataire de cet échelon territorial.
Pour le consulter, cliquer ci-contre : Mars-2019-DE-N°21-Final-BD
[1] Etude réalisée par la Cellule technique de réflexion et d’aide à la décision des Caf d’Île de France / Emmanuel Glachant – Nadine Pontou